|
EXCLU : Tout sur Alien 3Lundi 13 Aout 2012 1 commentaire
Remarque de l'Auteur (Laughdie): Cet article traite du troisième opus de la saga Alien: Alien 3. Comme ce film n'est pas le plus aimé de la saga et que certaines parties de cette article peuvent faire part de mon avis personnel sur ce film, je vous prierais de respecter ce même avis. Merci à tous et bonne lecture ! :) Attention: Cette article dévoile de nombreux spoilers sur le film Alien 3 mais aussi quelques éléments clés de l'intrigue de Prometheus.
Présentation du film : Alien 3 – orthographié Alien3 sur les affiches et dans le film – est un film américano-britannique réalisé par David Fincher, sorti en 1992. Il s'agit du troisième film de la saga Alien.
La réalisation de ce film fut chaotique. En effet, alors que le scénario était à peine esquissé, la production du film a été lancé. L'histoire reçut à plusieurs reprises des changements plus ou moins importants alors que David Fincher était déjà en train de tourner. En définitive, le film est souvent considéré comme bancal. Toutefois, les années passant, critiques et public ont pu réviser leur opinion, grâce notamment à la sortie d'une version longue et alternative en 2003.
Synopsis :
A la fin du deuxième volet de la saga, Ripley s'était plongée en hyper-sommeil avec Newt, le caporal Hicks et les restes de l'androïde Bishop dans l'USS Sulaco qui, grâce au pilotage automatique, était censé les ramener sur Terre et clore ainsi les deux épisodes terrifiants que constituent Alien et Aliens. Mais le destin en a décidé autrement pour Ripley... Après une dérive plus ou moins longue dans l'espace, un début mystérieux d'incendie se déclare soudainement à bord du Sulaco et Ripley ainsi que ses compagnons sont alors évacués automatiquement dans la navette EEV. Cette dernière s'écrase par la suite sur Fiorina 161, petite planète oubliée de l'univers où a été installé un pénitencier du bout du monde. Étant la seule survivante du naufrage, Ripley est recueilli par une communauté d'une vingtaine d'hommes. Violeurs, assassins, infanticides, ce sont les plus dangereux détenus de droits communs de l'univers. Bien malgré eux, ces derniers vont devoir héberger Ripley jusqu'à l'arrivée d'une navette de secours. Toutefois, la jeune femme n'est pas arrivée seule lors du crash de l'EEV. Résumé détaillé du film (en version longue) :
Alors qu'ils sont plongés en hyper-sommeil à bord de l'USS Sulaco, Ellen Ripley et ses compagnons rescapés du précédent film : la jeune Newt, le caporal Hicks, et l'androïde Bishop, sont éjectés par l'ordinateur de bord dans une capsule de secours, l'« EEV » (Emergency Escape Vehicle), à la suite d'un incendie. Fiche technique : Titre original: Alien 3 Slogan: « The bitch is back. »; « 3 times the suspense. 3 times the danger. 3 times the terror. » (américain) / « Il est là. »; « 3 fois plus de suspense. 3 fois plus de danger. 3 fois plus de terreur. » (français) Durée: 1 h 57 (version courte) / 2 h 19 (version longue) Réalisation: David Fincher Scénario: David Giler, Walter Hill, Larry Fergusson d'après une histoire originale de Vincent Ward et les personnages de Dan O'Bannon et Ronal Shuset Création et design des créatures d'Alien 3: Hans Rudi Giger Producteurs: David Giler, Walter Hill, Gordon Caroll Producteur exécutif: Ezra Swerdlow Co-producteur: Sigourney Weaver Musique originale: Elliot Goldenthal Photographie: Alex Thomson Montage: Terry Rawlings Décors: Norman Reynolds Costumes: Bob Ringwood, David Perry Superviseur des effets visuels: Richard Edlung Effets spéciaux de l'Alien: Alec Gillis, Tom Woodruff Effets spéciaux: Georges Gibbs Production: Brandywine Production Distribution: 20th Century Fox Budget: 50 000 000 $ Pays d'origine: États-Unis Langue original: Anglais Tournage: Studios Pinewood, Iver Heath, Bucks (RU) Format: Filmé en Kodak 35 mm - couleur – 2,35:1 – Dolby Surround Interdictions: USA: au moins de 17 ans (R) / RU: au moins de 18 ans / France: au moins de 12 ans Dates de sortie: 22 mai 1992 (États-Unis) / 21 août 1992 (RU) / 26 août 1992 (France) Box office total: 159, 814, 498 $ Entrées en France: 1 649 577
David Fincher est né en 1963 dans le Colorado. Il déménage très vite en Californie, à Marin County. A 8 ans, il décide que son métier sera réalisateur. Il veut d'abord acquérir de l'expérience dans le domaine cinématographique et choisit de rejoindre une société de production de films d'animation (Korty Films) alors qu'il n'est encore qu'un adolescent. A 18 ans, il rentre chez LucasFilm, et plus précisément chez Industrial Light Magic (ILM). Il va y travailler durant 4 années pendant lesquelles il participera à L'Histoire sans fin, Le Retour du Jedi et à Indiana Jones et le temple maudit. Mais il est toujours obsédé par l'idée de devenir réalisateur et quitte donc ILM pour tourner des spots publicitaires. Il remporte un certain succès et décide ainsi de fonder, en 1986, sa propre société de production: Propaganda Films. Les plus grands annonceurs lui confient leurs clips ou leurs publicités (Coca Cola, Nike, Chanel, Levi's, Rolling Stones, … Séduite par son travail novateur, la Fox lui confie les rênes du nouveau volet de sa saga culte. Ainsi, en 1992, il réalise son premier film: Alien 3. Trois ans plus tard, il récidive avec Seven, sa première collaboration avec Brad Pitt. Son troisième film est The Game avec Michael Douglas. Ce film ne remportera pas le succès des précédents. David Fincher s'attaque à son prochain long-métrage sans attendre; ce sera Fight Club. Il sort par la suite « Panic Room », un huit clos à suspense avec Jodie Foster. Après 5 ans d'absence sur le grand écran, il signe son retour en 2007 avec Zodiac, thriller ambitieux qui retrace une histoire vraie. Sort par la suite en 2008 L'Étrange Histoire de Benjamin Button (Oscars du Meilleur Maquillage et des Meilleurs effets spéciaux) et en 2010 The Social Network. Finalement, son film le plus récent à ce jour est Millénium: les hommes qui n'aimaient pas les femmes, sorti en 2012 et nouvelle adaptation du best-seller de Stieg Larsson.
Sa vision d'Alien 3: « Je souhaitais faire un Alien sombre, intelligent, adulte. Un Alien revenant à la simplicité de Ridley Scott. Nous savions toutefois qu'il serait impossible d'en retrouver la même élégance. Il y avait déjà eu trop de temps et d'énergie gaspillés pour y parvenir. Pourtant, et malgré la pression du studio, je pense être arrivé à faire un film qui me ressemble, et ce même si je n'ai pas eu le montage final et que cela reste un souvenir difficile. Mais je voulais montrer un alien plus animal tout en étant plus humain: il ne tue pas Ripley car elle incarne la survie de son espèce tout en annihilant les autres formes de vie, en l'occurrence des dangereux prédateurs ».
Sigourney Weaver (VF: Tania Torrens, scènes coupées: idem): Lieutenant Ellen L. Ripley Charles S. Dutton (VF: Pascal Renwick, scènes coupées: idem): Dillon Charles Dance (VF: Daniel Sarky, scènes supplémentaires: Patrick Osmond): Jonathan Clemens Paul McGann: Golic Brian Glover (VF: Claude Brosset): Harold Andrews Ralph Brown (VF: Patrick Floersheim): Francis Aaron, alias « 65 » Danny Webb (VF: Bernard Tixier, scènes supplémentaires: Sylvain Lemarié): Robert Morse Lance Henriksen (VF: Serge Blumenthal): Bishop / Michael Bishop II Pete Postlethwaite (VF: Michel Paulin): David Holt McCallany: Ted « Junior » Gillas Peter Guinness: Gregor Christopher Fairbank: Murphy Leon Herbert: Edward Boggs Christopher John Fields (VF: Luc Florian): Rains Carl Chase (VF: Benoit Allemane): Frank Phillip Davis: Kevin Vincenzo Nicoli: Jude Niall Buggy: Eric Deobia Oparei: Arthur Paul Brennen: Troy Clive Mantle: William Tom Woodruff Jr: L'Alien Spike (dressé par « The American Humane Association »): le chien de Murphy (version courte)
Récompenses : L'ensemble des récompenses citées sont celles de l'année 1993. Nomination aux Oscars pour les meilleurs effets visuels : Richard Edlund, George Gibbs, Alec Gillis, Tom Woodruff Jr. Bafta (Nomination) pour les meilleurs effets spéciaux: Richard Edlund, George Gibbs, Alex Gillis, Tom Woodruff Jr. MTV Movie Award (Nomination) pour la meilleure scène d'action: La poursuite finale Hugo Award (Nomination) pour le meilleur film dramatique:
Alien 3 Scènes principales:
Le générique : Alien 3 débute par un montage alterné qui laisse plusieurs plans courts s'infiltrer entre les titres. Une façon de s'approprier immédiatement le mythe d'Alien pour mieux rompre, comme en témoigne les images, avec le second volet. Associé à de brutales montées d'adrénaline, chaque insertion d'images contribue à installer un climat d'urgence. La musique « Agnus Dei » d'Elliot Goldenthal y joue pour beaucoup.
L'autopsie de Newt: Parcouru par le doute qu'un Alien ai pu s'introduire à bord du Sulaco, Ripley décide d'en avoir le cœur net et demande à Clemens de pratiquer l'autopsie de Newt. Cette scène est surement l'une des plus insoutenable du film tant la mise en scène et le bruitage y sont difficilement supportable. On peut surtout y voir tout le génie de la réalisation de David Fincher.
Crémation / Naissance de l'Alien: A la demande de Ripley, le superviseur Andrews organise la crémation de Newt et Hicks. Mais, en même temps que celle-ci, a lieu la naissance de l'Alien, en train de s'extirper de son hôte (un chien ou un bœuf selon les différentes versions du film). Cette scène alterne habilement entre émotion et horreur. En outre, les paroles que Dillon prononce durant cette « cérémonie » sont habilement liées à la naissance de l'Alien. A noter que la version courte (celle du chien) est préférable pour cette scène puisqu'elle montre bien le parallèle entre destruction et création.
Ripley enceinte: Présentant des symptômes inquiétants, Ripley décide d'utiliser le matériel médical de la capsule de secours. Elle découvre alors qu'elle a l'embryon d'une reine Alien à l'intérieur d'elle. Ce moment clé constitue à la fois un nouveau rebondissement mais aussi une nouvelle incohérence en lien avec les événements qui se sont déroulés à bord du Sulaco. Toutefois, cette découverte reste pour le moins originale. Ripley est bien le dernier personnage que l'on aurait pu croire infecté.
La poursuite finale: Ripley et les détenus forment un plan afin d'attirer la créature jusqu'à la fonderie de la colonie et de la noyer dans du plomb fondu. Tout semble prêt jusqu'au moment où l'Alien arrive. Cette scène est impressionnante et immersive de par sa mise en scène et l'idée originale d'utiliser le point de vue de l'Alien. Elle a reçu notamment une nomination aux MTV Movie Award pour la meilleure scène d'action.
Répliques cultes (ou à retenir): - Un détenu: Mais qu'est-ce qu'il veut au juste, ce putain d'animal ?! Nous bousiller les uns après les autres ?! - Ripley: Oui.
- Ripley: Pourquoi vous l'appelez 65 ? - Un détenu: Les copains ont vu son dossier dans le bureau du patron le jour où il est arrivé, c'est son QI.
- Ripley (à l'Alien): Tu es dans ma vie depuis si longtemps que je ne me souviens de rien d'autre.
Histoire (développement, tournage et montage du film):
Pour une partie des fans de la saga Alien, le troisième opus représente le début de la fin. Et pour cause, plus d'une dizaine de scénaristes ont écrit autant de scripts; des millions de dollars ont été dépensés avant même que le film ne soit tourné; de nombreux réalisateurs se sont succédé. Toutefois, malgré un développement chaotique, David Fincher a pourtant livré une suite honnête (le pire ayant été évité). Retour sur plusieurs années d'une douloureuse gestation... Fin 1988, les producteurs ont approché Renny Harlin. Il venait d'obtenir un succès au Box-office avec Freddy – Chapitre 4: le cauchemar de Freddy. Harlin recommanda alors Eric Red (Hitcher) pour écrire un nouveau scénario. La version de Red présentait des Aliens attaquant une colonie avancée mais elle a finalement été rejetée. Après un an de développement, Harlin a jeté l'éponge... Différentes personnes se succèdent par la suite pour la réalisation et l'écriture du scenario. Finalement, le studio engage John Fasano qui écrit alors un scénario basé sur une iconographie très religieuse, pour suggérer des correspondances entre Alien et démon. Malheureusement à l'approche du tournage, les différents à propos du scénario se sont accumulés entre Ward, les producteurs et la Fox. Les producteurs voulaient désormais situer l'action dans une colonie minière opérée par des prisonniers. Coincé dans une impasse artistique, Ward a abandonné le projet. Le temps pressant de plus en plus, les producteurs ont alors fait un choix (judicieux) : David Fincher.
Toutefois, au moment où Fincher arrive sur le projet, le scénario qu’il a en main correspond à une base mitraillée par les différents metteurs en scènes et script doctors qui sont passées dessus. Le travail avance et le film démarre. Le tournage se passe assez mal pour le jeune cinéaste (qui n'a seulement que trente ans): les producteurs sont alarmés par l’ambiance du film et par les exigences du réalisateur. En effet, la Fox comptait sur son inexpérience cinématographique et une certaine docilité de sa part. Fincher quant à lui souhaite marquer de son empreinte ce nouveau volet de la saga et se hisser selon ses propres termes au niveau des deux précédents opus. « Nous avons débuté les prises de vues avec seulement quarante pages de scénario » dira-t-il plus tard, l'une des rares fois où il acceptera d'évoquer le tournage; « les modifications nous parvenaient à un rythme tel que le lendemain de la réception des pages sur notre fax, nous mettions les scènes en boîtes. C'était de la démence ». Fincher est pris dans la spirale du gigantisme, d'une préparation insuffisante, et des échéances financières. « La Fox n'avait guère l'opportunité de trouver le juste langage pour s'adresser à moi, question de degré de confiance. Car qui suis-je ? Juste un type de vingt-huit ans, réalisateur de spots publicitaires et de clips pour Paula Abdul. Ma crédibilité se limitait à cela. J'avais un film à tourner, et des tas de problèmes à résoudre. J'aurai aimé balancer les 50 millions de dollars et tout reprendre à zéro. Un jour, David Giler, l'un des responsables de la production, s'est emporté lors d'une réunion. Il a sorti "Pourquoi lui faites-vous confiance ? Ce n'est qu'un marchand de chaussures !" et il avait raison. Je ne suis qu'un vendeur de pompes » déclare amèrement le cinéaste. Des propos terribles, sachant que Giler est censé épauler le réalisateur face aux dirigeants de la Fox. Un climat tellement tendu que lui-même voit d'ailleurs ses rapports avec le studio se dégrader à grande vitesse. Pourtant, malgré les réticences, le film se tourne. C’est au montage que tout se complique. Le film de Fincher est long et apparaît au producteur comme une sorte d’épopée sombre où un enterrement dure quinze minutes et où l’espoir est vain. Les projections tests font sombrer le film, les producteurs écartent Fincher (qui ne se cachera pas de hurler son mécontentement) pour engager des réalisateurs « plus calibrés » pour remonter le film de façon plus nerveuse. Le film sort finalement en été 1992, fait un bide relatif de cinquante millions de dollars, est sauvé par un accueil international plus chaleureux (quoique). On enterre Fincher vivant. L'édition Blu-ray d'Alien 3 permet cependant de découvrir un montage alternatif (auquel le réalisateur a refusé de participer) permettant d'avoir un aperçu de ce qu'aurait pu devenir le film.
Version courte / Version longue: La version alterative de 2003 disponible sur l'édition spéciale en DVD diffère sur de nombreux points par rapport à la version sortie en 1992.
Ainsi, dans la version cinéma, le xénomorphe sort d'un chien alors que dans l'édition spéciale, il sort d'un bœuf mort. On voit brièvement le Superfacehugger, une version évoluée de la créature qui pond des œufs dans leur victime (ici un bœuf). On y voit l'apparition complète du background des prisonniers, les fameux chromosomes double Y. On apprend entre autres que la prison est fermée depuis plusieurs années, mais qu'ayant trouvé un équilibre dans le travail minier, ceux-ci ont été autorisés par la « Compagnie » à continuer leurs occupations ici. On en apprend ainsi beaucoup plus sur l'histoire du docteur Clemens. En outre, on peut voir le réussite du premier plan mis en place par les détenus pour capturer l'Alien et l'origine de la disparition de Golic. La fin, elle aussi, est différente. Si dans l'édition de 1992, on voit la reine Alien sortir du corps de Ripley quand celle-ci se suicide, il n'en est rien dans l'édition alternative.
Un homme apparait, vêtu d'un large manteau, c'est Clemens qui vient constater le crash du EEV.
Au loin il aperçoit le petit vaisseau spatial planté dans le sol marin et dépassant au dessus de la surface. Sur la plage il découvre Ripley, inconsciente et couverte d'algues. Tandis qu'il la ramène à l'intérieur du complexe, il ordonne aux autres prisonniers de s'occuper de l'épave.
L'abattoir : Murphy et Frank se trouvent dans l'abattoir de la prison et ramènent un bœuf mort. Après l'avoir placé sur un crochet, Murphy découvre le cadavre du superfacehugger.
Ripley et Clemens : Clemens s'assoit à coté de Ripley. Elle lui explique qu'elle a eu une liaison avec un prisonnier. Clemens demande quel est ce prisonnier et Ripley lui parle du code barre tatoué derrière la nuque. A ce moment, l'interphone appelle Aaron.
Jude : Après que Andrews se soit fait tuer. On voit Jude en train de nettoyer le sol du réfectoire vu de dessus.
Golic IV : Golic est attaché dans son lit et supplie Morse de le détacher. Morse maintenant convaincu de l'innocence de Golic dans la mort de Rains et Boggs le libère. Golic assomme Morse et se rend devant la porte du bunker gardé par Ed. Ce dernier se fait alors égorger par Golic qui ouvre la porte et entre dans le bunker. Après avoir tué Golic, l'Alien s'échappe en courant.
La nouvelle Reine : Ripley sort du bureau d'Andrews. Elle explique d'un ton cynique que l'Alien ne la tuera pas car elle porte la nouvelle Reine.
Improvisation : Les prisonniers courent en tous sens et Morse se retrouve dans le couloir du piston avec Dillon et Ripley ; il repart aussitôt. Ripley s'inquiète sur le déroulement du plan. Dillon lui rétorque qu'elle ne risque rien face à l'Alien à la différence des autres prisonniers et qu'il faut désormais improviser.
Le lieu du drame est une prison, mais dans laquelle Fincher laisse transparaître des préoccupations différentes. La lutte contre l’Alien prend pour la première fois de vrais aspects théologiques.
C'est en ce point que ce film est différent des autres opus de la saga. Le mysticisme religieux est présent durant toute l'œuvre. La prison par tous ses aspects (l’allure de ses prisonniers, la réalisation) prend des allures de monastère, lieu isolé (thème du huis-clos). A ce titre, le personnage de Dillon apparaît comme le gourou d'une secte frappée du sceau de la damnation, entouré de ses apôtres qu'il s'échine à remettre dans le droit chemin. Il conditionne ses disciples en adoptant et cultivant sa propre religion; une sorte de fondamentalisme chrétien, emprunt de millénarisme apocalyptique comme l'explique le personnage de Clemens. Ces hommes appellent à la rédemption par leurs sacrifices. Mais c’est l’apparition d’une femme et d’un monstre qui va tout troubler. On pourrait parler de façon certaine de la relation entre la féminité réveillée de Ripley et la montée de la violence des hommes, thème plus que biblique.
Mais on parlera plutôt du thème le plus important : l’alien. Celui-ci incarne par bien des aspects un monstre mythologique rempli de symboles. Il ne peut être tué que par l’alliance de tous et sort des entrailles des hommes. Il profite des troubles et de l’ignorance humaine (le personnage du gardien, Aaron "85") pour disséminer autour de lui. D'ailleurs, Dillon n'hésitera pas à le qualifier de « démon ». En outre, Ripley, qui a maintenant le crâne rasé, ressemble et évoque désormais une Jeanne d'Arc futuriste. Elle incarne presque dans Alien 3 une sainte, une envoyée de quelque puissance divine sur Fiorina 161, pour combattre jusqu'à la mort un suppôt d'une autre puissance divine,mais qui elle est maléfique. L'éternelle lutte entre le Bien et le Mal qui décidera du sort de l'humanité. De ce fait, l’Alien dans le film de Fincher est le mal absolu, et Ripley la seule personne qui puisse lui faire face. Mais ici, elle contient le mal en elle. La portée de tout cela n’est pas sans rappeler la bible et le combat du christ contre les tentations. De même, son sacrifice pour racheter les hommes trouve son écho dans le suicide de Ripley. Partout dans le film on ne cesse de retrouver des éléments confortant cette idée que Fincher voulait faire apparaitre les notions qui hantent l’homme depuis la naissance de la conscience: le bien, le mal, et les limites séparant les deux. La justice en somme, celle de Dieu et celle des hommes. On comprend ainsi que l’enterrement de Newt (et le discours de Dillon), monté en parallèle avec la naissance de l’Alien ait eu une importance plus grande dans la vision de Fincher.
Toutefois, Alien 3, c'est aussi une puissante vision allégorique d'une société en crise : la peur du nucléaire par exemple et les risques épidémiologiques. Le temps et l'atmosphère qui règnent sur la planète rappellent ceux remarqués par les scientifiques à propos d'un hiver nucléaire. C'est aussi la peur de la contamination faite par les épidémies et les ravages de la drogue, abordé grâce au personnage de Clemens et de sa terrible erreur de jeunesse, non seulement dans le récit qu'il en fait, mais aussi dans la présence répétitive de plans sur des seringues et de scènes d'injections. Des éléments qui s'établissent en parallèle avec le vœu de chasteté exprimé par les détenus, qui pourraient tout aussi bien être assimilés à des malades en phase terminale, un code-barre tatoué sur la nuque, le crâne rasé. La chasteté est pour eux un moyen de préserver la cohésion de leur groupe et de se prémunir des maladies. Face à tous ces éléments symboliques présents dans l'œuvre de Fincher, on comprend la peur des studios de la Fox qui, pour suivre l’épopée de survie de Cameron, se retrouvaient avec un long film métaphysique où l’action prenaient finalement peu de place.
Anecdotes: - Sigourney Weaver se faisait raser la tête trois fois par semaine durant le tournage. - Dans cet épisode, Sigourney Weaver avait le crâne rasé. Peu après la fin du tournage, certaines scènes durent être retournées mais entre temps l'actrice avait laissé repousser ses cheveux. Pour éviter qu'elle ne se rase à nouveau le crâne, on cacha ses cheveux sous une prothèse en latex.
- Pour la première fois, on observe ici un alien qui sort du corps d'un animal : sa morphologie globale est donc différente de celle qu'il revêt habituellement après être sorti d'un corps humain. On note par exemple qu'il se déplace à quatre pattes. - Le script original prévoyait que le chestbursting se déroulerait sur une vache morte. L'idée fut abandonnée au profit du chien car la vache était plus difficile à dresser que le chien. - Pour la scène où l'alien sort du corps du bœuf mort, H. R. Giger avait préparé des ébauches de cette séquence montrant le bébé alien titubant sur ses jambes, comme un faon. Cette créature a pris le nom de "Bambi-Burster". La scène a été réécrite pour que l'alien s'extirpe en fait d'un rottweiler. La version longue restaure la version du "bœuf". - Contrairement à ce que pense la plupart des gens, l'Alien n'a pas été créé à partir de CGI ou autres effets spéciaux. L'équipe filmé une marionnette sur fond vert qu'elle intégrait ensuite au montage. - David Fincher a en quelque sorte renié ce film, qui était son tout premier. Par exemple, dans sa filmographie présente sur le DVD de son film Panic Room, Alien³ n'apparaît pas. - Michael Beinh qui jouait dans Aliens avait menacé de poursuivre en justice les producteurs d'Alien 3 car ces derniers voulaient utiliser le corps de Biehn avec le torse explosé par la sortie de son corps d'un alien. Michael Biehn ne voulait pas que son personnage meure ainsi. En définitive, il fut payé pour que les producteurs puissent utiliser brièvement une photographie de son personnage, le caporal Hicks. La production a finalement payé pour avoir une photo du personnage. - James Cameron, qui est à l'origine d'Aliens : le retour, en a voulu personnellement à David Fincher d'avoir détruit la relation complexe des personnages de Ripley, Hicks et Newt qu'il avait établie à la fin de son film. Il exprimera d'ailleurs publiquement sa déception concernant Alien 3. - Les premiers essais du chestburster ont été réalisés avec un chien qui portait un costume d'Alien sur lui. - Le titre hongrois pour Alien 3 était : "Solution finale : la mort". - Le salaire de Sigourney Weaver a couté plus que toute la production du film. - Sept plateaux aux Pinewood Studios de Londres ont été utilisés pour ce film. L'un d'entre eux est le fameux "plateau 007" qui a servi de site pour la fonderie de plomb et le fourneau. - Pour créer une réplique de Newt grandeur nature, Woodruff Junior et Gillis ont utilisé les moules de l'actrice Carrie Henn. Ces moules dataient du tournage d'Aliens le retour, cinq ans plus tôt. Le moule de Newt était resté aux Studios Pinewood avec d'autres éléments d'Aliens... comme le moule utilisé pour créer Bishop, le personnage incarné par Lance Henriksen ! - L'auteur Alen Dea Foster a écrit une version romancé du film. Le roman contenait des scènes omises dans la version du film sorti en salle en 1992. L'auteur espérait faire survivre Newt dans sa version; on l'en a empêché. - Vincent Ward a proposé une histoire qui verrait Ripley (et l'alien à bord) s'écraser sur une planète en bois habitée par des moines. - Le premier souvenir de Sigourney Weaver lorsqu'on lui déclara qu'un certain David Fincher pourrait réaliser le film, n'est pas vraiment flatteur : "Au départ, j'avais seulement entendu dire que David Fincher était du genre beau gosse et que toutes les femmes qui travaillaient avec lui en tombaient amoureuses. Ce n'était pas très sérieux !" - Fincher adorait Alien et le style de Ridley Scott, qu'il voulait imiter. Il avait dit du premier film qu'il était "l'un des dix meilleurs films de tous les temps". - Pour produire les giclées d'acide de l'alien, la marionnette était équipée d'un tuyau relié à un levier. En tirant ce levier, le tuyau projetait un liquide jaune-vert. - Après des années de dépenses, la Fox souhaitait tourner à l'économie. Le temps de tournage alloué à Fincher a été ramené à 70 jours, c'est à dire moins que pour Aliens le retour. - En 1993, Alien 3 est cité à l'Oscar des meilleurs effets spéciaux. - Terry Rawlings, qui avait monté Alien de Ridley Scott, est revenu pour monter Alien 3.
Parallèle avec Prometheus: Entretenant un lien plus ou moins étroit avec la saga Alien, Prometheus est l'un de ces films que l'on n'oublie pas de sitôt (de mon point de vue). D'autant plus qu'avec un peu d'attention, il est possible de discerner de nombreux éléments évoquant certaines scènes de la saga Alien. En ce qui concerne Alien 3, deux scènes de Prometheus m'ont particulièrement marqué de par les ressemblances qu'elles entretiennent avec le film de Fincher.
Partagez sur les réseaux sociauxCatégoriesAutres publications pouvant vous intéresser :Commentaires :Laisser un commentaire 151 dit :14/8/2012 à 12h 12minsuper travail Laughdie , je pense aussi que tout les problèmes qu a eu ce film sont sont inadmissible |