Alien, classé X à cause de sa vision perverse de la reproduction.

Jeudi 24 Janvier 2013


Lors de la sortie en salles en 1979 du premier volet d'Alien, réalisé par Ridley Scott, les censeurs britanniques craignaient que les adolescents soient «désorientés» sur le plan de «la sexualité et de la reproduction» en allant voir le film.
 
Comme l’écrit le Daily Mail, les archives du British Board of Film Classification (BBFC), en charge de la classification des films, révèlent que l’institution aurait pu se contenter de classer le film «AA» – interdit aux moins de 14 ans– mais a finalement opté pour un classement «X» du film – l’interdisant aux moins de 18 ans– à cause d’une seule scène.
 
Curieuse option, puisque les responsables de la BBFC n’étaient pas inquiets par les scènes gore du film ni par sa violence, et que les 117 minutes d’Alien se déroulent sans la moindre scène de nudité, sans même parler de séquence sexuelle explicite.
 
En revanche, la scène lors de laquelle John Hurt inspecte le Derelict apparemment à l’abandon et découvre l’oeuf d’Alien palpitant et caoutchouteux a été perçue comme une «allusion» utilisant «une imagerie sexuelle dans un contexte de film d’horreur».
«L’imagerie sexuelle devient explicite au moment où l’œuf s’ouvre et révèle une membrane luisante et palpitante crachant une créature évoquant un calamar.»
 
Le film proposait ainsi, selon les censeurs, «une vision perverse de la fonction de reproduction», qui aurait été de nature à troubler ou à choquer les jeunes Anglais en pleine crise d'ado... «Les jeunes adolescents connaissent une période pénible liée aux changements physiques, causant une forte exigence de stabilité émotionnelle», poursuivent les responsables de la BBFC dans leur rapport sur le film.
 
Cette information présentée comme une «révélation» par le tabloïd anglais est en réalité connue depuis au moins mai 2012, comme le prouve un article du Telegraph. Cette déclassification d’archives était cependant passée relativement inaperçue à l’époque. Seule nouveauté, le Daily a interviewé David Sorfa, responsable des études cinématographiques de l’université John Moores de Liverpool, qui juge rétrospectivement qu’une telle appréciation de la BBFC était fondée sur une «psychologie grossière».
 
Le président de la BBFC, David Cooke, interrogé en mai 2012 par le Telegraph, estimait pour sa part que «nous sommes devenus en 30 ans beaucoup plus tolérants face au sang, aux intestins, au gore... sans même parler du langage ordurier».

Source : Slate.fr

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